MAIN - 3
Profession de foi
Guillevic, tu tiens dans tes mains
le rabot
qui ajuste les mots
qui dégauchit les sots
qui sculpte les copeaux.
Et tu ramasses les plus beaux
pour ne rien perdre dans le ruisseau
mais tu t'appliques au couteau
à ôter tout ce qui est trop.
Pour toi, la peau-
ésie tient tout entière dans nos mains.
Giacometti, tu laisses tes mains
te guider en aveugle,
fouiller au fond des êtres,
des silhouettes,
des visages les gueules,
trouver l'âme seule,
la trame, l'essentiel,
ce qui vaut la peine
d'être mis en scène
au fond de l'oeil de tes contemporains.
Tous deux vous ôtez de la matière
vous ne gardez que le fil
conducteur
celui qui brille
dans nos coeurs
et que serrent
nos mains.