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Mes contes, mes poèmes, mes calligraphies, mes dessins, mes peintures ( aquarelle, encre de Chine...), aïkido...

13 Dec

Nouvelles médiévales - 4

Publié par Françoise Heyoan  - Catégories :  #Nouvelles

La quête du bonheur – 2

 

 

 

Lorsque la damoiselle Ingonde se réveilla, ce matin-là, elle se rappela seulement au bout de quelques instants, que la veille, elle avait été sacrée chevalier d'honneur par Agylus, le roi. Son père et elle avaient échangé un regard de stupéfaction. Que leur plan eût réussi, au-delà de toutes leurs espérances, les laissait dubitatifs. L'avenir leur dirait s'ils avaient bien jugé ou pas... Certes, Ermenfroid avait appris à sa fille aînée, depuis son plus jeune âge, à se battre, plus pour se rassurer lui-même sur la sécurité de sa fille que pour une autre raison, à vrai dire. Mais que le roi, et les autres l'acceptassent à leur côté, cela dépassait l'entendement ! Et pourtant, il fallait bien se rendre à l'évidence... Même leur misérable explication au sujet de l'absence de Drogon avait suffi. Drogon leur en voudrait certainement un peu d'avoir prétendu qu'il était souffrant, allongé dans un lit, mais ils savaient qu'au bout du compte, il finirait par leur pardonner. Ils n'avaient pas tort sur toute la ligne, de toute façon, car il n'avait pas quitté celui de sa maîtresse, que ces congés inattendus lui avaient permis de rejoindre dans sa campagne...

 

 

Ingonde devait se rendre à la salle d'armes, ce matin-là, pour faire ses preuves devant les autres chevaliers. En fait, elle s'en serait bien passé. Elle aurait préféré apprendre ce nouveau morceau qu'elle avait entendu dans les rues, l'autre soir, par un sarrasin qui jouait merveilleusement de l'oud... En fait, tous les morceaux qu'elle avait appris, elle les avait appris de lui, en cachette... Elle avait une bonne oreille musicale et se souvenait des airs jusqu'à chez elle, puis elle se dépêchait de retrouver les notes principales sur une flûte à bec, de crainte de les oublier, avant de pouvoir les travailler sur les cordes. Elle ne se sentait pas encore bien habile dans cet art, la position «  cassée » du poignet lui était difficile, elle avait vraiment besoin de s'y accoutumer, encore et encore... A défaut, elle allait devoir se plier au maniement de la lourde épée de combat, ce qui lui vaudrait de devoir s'entraîner deux fois plus ensuite, sur les cordes mélodieuses, car lorsqu'elle était brisée de fatigue, après avoir dû peiner pour soulever l'arme et porter ses coups, elle tremblait et perdait de la finesse dans ses mouvements. Elle enrageait à cette idée, en se rendant à la salle d'arme, quand un homme surgit tout à coup devant elle. Il était grand, brun, habillé à l'orientale – turban clair, djellabah foncée, cimetère à la ceinture. Il lui barra le chemin de son grand corps, elle voulut s'en écarter et continuer sa route, mais l'homme la héla :

- Ne me reconnais-tu pas ?

Elle se retourna et envisagea cette fois l'homme sérieusement. Il semblait rire d'une gaîté intérieure... Non, vraiment...

- Vous êtes le joueur d'oud !

C'était soudain une certitude, et il n'eut pas besoin d'approuver.

- Suis-moi, lui dit-il.

- Holà ! Je ne suis pas les étrangers... commença-t-elle.

- Suis-je vraiment un étranger pour toi ?

Elle rougit comme la mer où trempe le soleil crépusculaire et il admira le tableau. Vraiment jolie, pensa-t-il fugacement.

- Qu'est-ce qui me garantit que...

- Que je ne t'abattrai pas au premier détour de la rue ? Crois-tu que je t'aborderais en plein jour, si j'étais vraiment dans ce dessein ?

Elle se défendait d'un sentiment de sécurité qu'elle éprouvait de manière incompréhensible en sa présence. Son père la morigènerait à coup sûr, s'il savait dans quelle disposition d'esprit elle se trouvait malgré elle.

- Que me voulez-vous ? finit-elle par dire, on m'attend...

Il rit doucement.

- Très habile ! Ainsi, je ne peux pas t'enlever, car je cours des risques...

- M'enlever ? Serait-ce là votre dessein, mon ami ?

- Le nom que tu me donnes m'honore... Ainsi, puisque nous sommes déjà amis, ose me faire confiance, belle damoiselle...

Elle se raidit à ces derniers mots. Il s'en aperçut et s'en mordit les lèvres.

- Dois-je répéter mon invitation en te traitant de laideron ?

Elle rit de bon cœur et accepta de le suivre, à condition que cela ne fût pas long... Il promit.

 

 

Ermenfroid tournait en rond dans la salle d'armes. Ingonde avait promis de participer à l'entraînement, et le soleil était déjà haut sans qu'elle apparût. Les autres commençaient à chuchoter, voire à ricaner. La colère ne tarderait pas à les prendre. Heureusement, Agylus n'était pas là, lui non plus. Ce qui évitait que les choses s'enveniment trop vite. Ermenfroid avait encore envie de rire en pensant que sa fille avait finalement pris la place de cet imbécile de Sigisbert qui pensait la coucher un peu trop vite dans son lit. Pour une fois que le roi prenait une bonne décision, il avait marqué ce jour d'un caillou dans son cabinet. Aussi à cause de la nomination de sa fille comme chevalier d'honneur. Cela valait bien deux cailloux. Il allait pouffer de rire, quand Thierry, bon bougre mais le sang toujours un peu bouillonnant, l'interpela :

- Alors, Ermenfroid ! Elle est où, ta donzelle ! Je croyais qu'on pourrait voir de quoi elle est capable, au moins !...

Il fut interrompu par l'arrivée de la jeune fille.

- Quand on parle de la louve, on en voit la... Gerfaud s'abstint de terminer sa phrase. Il faudrait qu'il se contrôle un peu plus à l'avenir, ses écrits pourraient bien se ressentir des libertés qu'il prenait depuis peu avec le langage !

Ermenfroid chuchotait déjà avec sa fille :

- Que t'est-il arrivé ?

- Je te raconterai. Pas maintenant !

Thierry la héla :

- En garde, chevalier !

Elle se fendit et dut se battre avec rage, tant l'autre la testait dangereusement. Ermenfroid l'observait attentivement. Très attentivement. Il lui lança :

- Finette, viens jouer avec moi !

La jeune fille parut ne pas entendre. Ermenfroid s'écria :

- Ce n'est pas ma fille !

Les autres firent aussitôt cercle autour d'elle.

- Qui es-tu ?

- Père, comment peux-tu dire une chose pareille ? s'insurgea-t-elle.

Il la tenait en respect au bout de sa lame :

- Tu ne connais plus le surnom avec lequel je t'appelais dans ton jeune âge ?...

- Mais père... Je... J'étais occupée, tu vois bien...

Il doutait. Elle lui ressemblait trait pour trait, elle avait bien sa voix... Il décida de lui lancer un défi pour se rendre compte si elle connaissait les tours qu'il lui avait enseignés à la rapière... Il craignait ce combat à l'estoc, mais si elle était réellement sa fille, il ne lui trouerait pas la poitrine...

 

 

Le beau ténébreux l'envoûtait de sa voix profonde et de ses grands yeux sombres. Il avait un sourire imparable et, tout en étant toute ouïe à ses conseils, Ingonde s'en voulait un peu d'être si facilement charmée. Ils étaient assis en tailleur sur des coussins dans une petite pièce où les tentures, les tapis et les poufs ouateux aux couleurs chaudes les enveloppaient d'une douce atmosphère légèrement parfumée. Il se leva, la laissa répéter l'enchaînement de notes qu'il lui avait apprises, partit faire chauffer de l'eau et lui versa de toute sa hauteur, dans des verres au col étroit, le thé à la menthe brûlant et sucré. Elle s'arrêta de jouer pour le regarder faire, épatée que pas une goûte ne tombât à côté... Il rit gentiment, s'assit en tailleur et s'absorba dans la contemplation de ses doigts qui avaient repris leur rythme sur les cordes. Elle ne vit pas le temps passer et soudain, trouva qu'il faisait sombre dans la pièce. Ismaï se déplaça tel une panthère et alluma les lanternes sans qu'elle s'en rendît compte. Il revint vers elle, un plateau d'étain couvert de victuailles à la main. Elle ne connaissait pas ces drôles de roulés et croqua dedans avec plaisir. Elle jugea que les gâteaux au miel étaient un péché, ce qui le fit sourire. Elle se lança alors dans un discours enflammé censé défendre les préceptes de sa religion. Il lui répondit par des questions, toujours sur le ton de la courtoisie. Il la poussait dans ses retranchements, et ça la mettait en colère. Ce qui l'agaçait le plus, c'était ce besoin, tout au fond d'elle-même, de parvenir à le convaincre... Qu'est-ce que ça pouvait bien faire, qu'il adopte son point de vue ou non ?!... Il avait d'ailleurs l'air de s'en ficher royalement ! Et elle avait de moins en moins envie de se battre...

 

Ermenfroid en avait, si l'on peut dire, le cœur net, car la jeune fille dont il avait failli transpercer le même organe et qui gisait à terre à ses pieds, n'était pas sa fille. Il avait dû détourner sa propre rapière au dernier instant et il lui avait fallu toute sa maîtrise pour ne pas transpercer la drôlesse de part en part. Il l'avait seulement effleurée du bout de sa lame fine mais elle saignait comme un porc. Il connaissait les rudiments de soins par les simples, bien qu'il ne se vantât pas de la science que lui avait transmise sa grand-mère, trop souvent soupçonnée de sorcellerie. Il avait toujours sur lui quelque sachet de poudre d'iris, ou quelque pot d'onguent de lavande à l'argile qui cicatrisaient remarquablement les plaies. Il en appliqua une bonne couche sur l'éraflure, qu'il couvrit d'une longue et large bande de tissu, taillée dans sa propre chemise. Il lui fit boire une goutte d'alcool de prune qu'il portait toujours dans sa poche intérieure – en cas de besoin, et la souleva avec précaution pour la porter.

- Où dois-je vous conduire, l'inconnue ? lui demanda-t-il.

Comme elle refusait de lui répondre, il décida de l'emmener chez lui. Sa femme achèverait de donner des soins à la donzelle tombée en pâmoison, et ensuite, ils auraient tout loisir de lui demander d'où elle venait, ce qu'elle avait fait de leur fille et ce que signifiait cette mascarade.

Quand il arriva chez lui, Agnès, sa femme, faillit tomber en syncope en voyant sa fille blessée. Il eut tôt fait de la détromper, mais alors, il dut voler au secours de sa protégée pour que sa femme ne l'étripât pas... Il eut du mal à la convaincre, malgré ses manières habituellement charitables, de soigner l'usurpatrice. Elle n'y mit point trop de douceur... Elle marmonnait entre ses dents : Ah ! Elle ne veut rien dire... Tiens ! Et elle poussait la fille brutalement sur le lit qu'elle lui destinait. Ah ! Elle ne veut pas dire ce qu'elle a fait d'Ingonde... Tiens ! Et elle lui envoyait un oreiller dans la figure. Ermenfroid quitta précautionneusement la pièce. Finalement, il n'aurait pas trop de travail pour la faire parler, la coquine ! Sa femme s'en chargerait aussi bien...

 

Quand Ingonde voulut partir, elle comprit qu'elle ne le pourrait plus. En effet, elle venait de se réveiller en plein milieu de la nuit, couchée dans un lit de plumes et de soieries, en robe de soie multicolore qui scintillait sous les rayons de la pleine lune. Que faisait-elle là ? Elle se souvint alors de sa curieuse journée, passée avec le bel Ismaï. Elle se rappelait aussi vaguement que ce n'était pas le programme prévu, mais elle ne parvenait pas à se souvenir au juste de ce qu'elle était partie faire de grand matin. Elle avait atterri ici, et joué de l'oud toute la journée, en charmante compagnie. Comme si un bon génie avait mis tout son art à exaucer ses vœux les plus secrets... Enfin, pas tous ! A en juger par l'état de la chambre, elle avait dormi seule dans ce lit. Elle se leva sans bruit, enfila les babouches qui avaient été déposées là pour elle, semblait-il, et s'aventura dans le couloir qui donnait sur un parc magnifique, peuplé d'arbres qu'elle n'avait jamais vus. Elle humait l'odeur de ces fruits ronds, orangés et allait croquer dans l'écorce de l'un d'eux quand elle reconnut le rire doux de son hôte.

- Ne le croque pas ainsi. Il faut d'abord en ôter la peau. Laisse-moi te montrer...

Elle lui en voulut. Tout à coup, tout son ressentiment remonta à la surface et elle lui jeta à la figure :

- Qu'est-ce que je fais là ? Je suis votre prisonnière, c'est ça ? Vous m'avez donné des cours de musique pour mieux m'ensorceler et me retenir !... Vous êtes... ! Vous êtes... !

- Oui ?

Elle se jeta sur lui pour lui tambouriner la poitrine de ses poings. Il dut esquiver certains de ses coups, car elle était adroite et forte. Il riait toujours. Cette gaîté avait le don de lui mettre les nerfs à fleur de peau...

- Mais vous allez arrêter, oui ? Vous allez m'expliquer, à la fin ?!!!

Il la maîtrisa assez facilement dès qu'il le voulut, et lui promit une explication si elle arrêtait de gesticuler comme un serpent.

- Tiens, ça manquait dans le tableau, dit-elle, ironique. Allez-y, j'écoute !

- Je ne peux rien te dire...

- Vous vous moquez de moi !

- Non, je t'assure. C'est pour assurer ta sécurité, que tu es là. Je te le promets...

- En quoi suis-je menacée ? Et par qui ? Et qui assure ma sécurité, vous ? Mon geôlier ?

Elle voulut rire mais s'effondra sur elle-même, en proie aux larmes.

Il avança la main pour lui caresser les cheveux, elle la frappa vigoureusement et se redressa comme un diable qui sort de sa boîte :

- Et mes parents ! Vous avez pensé au souci qui les ronge, mes parents ?!

- Ne t'inquiète pas. Ma sœur est près d'eux.

- Votre sœur ? Et pourquoi pas Saint Nicolas, pendant que vous y êtes ! C'est vrai, quoi, à la fin... Je n'y comprends rien... Vous m'avez droguée, c'est ça ?

- A peine. Juste mis un léger somnifère dans ton thé, d'ailleurs, j'en ai bu aussi, et comme tu vois, nous sommes réveillés...

Elle se leva, décidée, et se dirigea vers ce qui pouvait être une sortie. Il la laissa faire.

 

 

- Ermenfroid ? Tu peux venir ! Elle m'a tout avoué...

Le chevalier baissa la tête pour ne pas montrer à sa femme qu'il avait bien présagé de la tournure des choses. Il entra dans la chambre où la blessée était allongée, mais consciente.

- Hé bien ? Que dois-je savoir ? demanda-t-il à la jeune femme.

- Quelqu'un lui a donné l'ordre de se faire passer pour notre fille...avança sa femme.

- Et ?...

- Et quoi ?! Ben, c'est tout ! conclut sa femme.

Ermenfroid n'en croyait pas ses oreilles. Il sentit la moutarde lui monter au nez :

- C'est tout ?! Et ça te suffit ? Mais tu es devenue folle, ou quoi ?

- Fais attention à la façon dont tu me parles, tu entends ! menaça-t-elle. Et elle s'écroula, en larmes.

Ermenfroid quitta la pièce sous l'emprise de la colère. Tout à coup, il se souvint que la jeune fille n'avait pas pipé mot durant toute la scène. Il revint, pour s'apercevoir que sa femme dormait profondément en travers du lit, resté vide...

 

 

Ingonde ne pouvait remuer cette saleté de porte en fer forgé. Plus jamais, elle n'aimerait ces ouvrages imbéciles ! C'est promis ! Elle courut à l'autre bout du couloir qui encerclait le parc ensorcelant. Elle se heurta à une autre porte de fer forgé, tout aussi soigneusement scellée que la première. Elle s'écroula sur elle-même.

Ismaï s'approcha d'elle, tout en gardant ses distances.

- Ne t'inquiète pas. Tu ne seras pas longtemps retenue ici, je te le promets...

- Comment vous croire ? Vous ne voulez rien m'expliquer !

- Tu cherchais le bonheur, n'est-ce-pas ? Rencontrer un homme doux, raffiné, aimant les mêmes plaisirs que toi... Tu l'as trouvé. N'est-ce pas ton bonheur ?

Elle réfléchit très sérieusement.
- Je ne sais pas, dit-elle. Je ne sais plus...

- Ai-je tort ? Tu rêvais du Prince charmant. Ne suis-je pas celui-là ? Ces lieux ne sont-ils pas une sorte de paradis, à tes yeux ? N'est-ce pas la vie dont tu rêvais ?

- J'avais tort, il faut croire... Parce que vous trouvez que se faire sauter par un chevalier suant et jurant, c'est un meilleur sort ? C'est ça, le bonheur, peut-être ?!!!

Elle ne put retenir de gros sanglots.

Il l'entoura de ses bras protecteurs et la berça un instant. Elle recula soudain :

- Je n'ai pas besoin d'un père ! J'en ai un. Il n'est pas toujours parfait, mais il me convient ! C'est le mien... Toi, tu n'es rien, pour moi !

Elle ne s'aperçut pas qu'elle venait de le tutoyer pour la première fois. Lui le nota intérieurement.

- Je pourrais être celui auquel tu tiendras le plus, à l'avenir...

- Et pourquoi, je te prie ? Quelle impudence ! Et elle éclata d'un rire pitoyable...

- Pour ça, répondit-il en l'embrassant à pleine bouche.

 

 

Ingonde revint à la maison. Elle y trouva son père fatigué. Ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Elle ne put s'empêcher de penser à sa discussion de la veille avec Ismaï. Elle pleurait. Son père était trop heureux pour parler, mais il fut content qu'elle tente de lui donner quelques explications.

- Je croyais que le bonheur, c'était l'amour d'un homme beau, merveilleux, gentil, attentionné...

- Et ce n'est pas le cas, ma fille ? interrogea tendrement son père.

Elle lui jeta un drôle de regard.

- J'en sais rien, dit-elle, une trace de sanglot dans la voix.

- C'est important, d'avoir à ses côtés une personne qui t'aime et te soutient...

- Même si tu es son prisonnier ? Tu le souhaites à ce point, papa ?

- Je ne sais pas... avoua-t-il. Et il se demanda ce qu'il aurait fait de sa vie s'il n'avait pas connu sa femme. Probablement en aurait-il connu une autre, et aurait-il fait des enfants avec, et aurait-il eu peur toute sa vie pour eux... Comme à présent ! A moins que... Il aurait pu voyager... Au lieu de devenir commerçant comme son père, il aurait pu devenir troubadour, comme Guillaume d'Aquitaine qu'il admirait...

- Tu trouves que c'est une vie ? lui demanda sa fille, le coupant dans ses rêveries.

- Je ne sais pas. Je crois que ce qui compte, c'est d'essayer sincèrement d'être heureuse, quels que soient tes choix...

- Hum ! Je ne sais pas. J'essaierai... Tu crois que c'est dangereux, d'essayer d'aller au bout de ses rêves ?

 

 

 

 

 

 

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